Schoubert est un vrai Montmartrois. Il a vécu la Butte des pavés en bois, des laitiers, des charbonniers qui livraient encore en charrettes à chevaux… Il y a vécu les années noires de la guerre. C’est pendant les bombardements qu’il passe son Certificat d’Études, avec sa classe, dans une cave de la rue Ferdinand Flocon. Dans une telle situation, l’Académie se devait de n’être pas trop regardante. Ils ont tous été reçus!
Curiosité, inconscience? Ca lui ressemble bien. Ce jour là, Jean Schoubert n’a pas obéi à l’autorité allemande… Des véhicules dotés de hauts-parleurs remontant la rue Lepic avaient ordonné aux riverains de s’enfermer chez eux, de fermer les volets et de ne regarder dans la rue sous aucun prétexte. Les militaires allemands tiraient sur tous ceux qui n’obéissaient pas… Schoubert a regardé quand même… Écartant légèrement le volet , il voit, dans le bruit assourdissant d’une impressionnante escorte de motos et d’automitrailleuses allemandes, le Führer, Hitler en personne remontant la rue Lepic a l’arrière d’une Mercedes décapotable…
Cet épisode sera oublié ce jour de août 1944 ou Schoubert montera sur les barricades Caulaincourt-Clichy, lors de la libération de Paris.
Deux ans plus tard, il est 1er prix de conservatoire en compagnie d'un autre élève appelé Michel Polnareff, qui fera sa réapparition un peu plus tard, au cours des années "beatnik", sur les marches du Sacré-Coeur.