Le médecin de la famille Schoubert dit un jour au papa, un émigré russe, chauffeur de taxi, comme le veut la tradition: « Il est un peu chétif, ton petit Jean, il devrait faire de la gym! »
Mais quand le petit Jean, va au gymnase, c’est par la porte, très détournée, de l'école de danse. Et le voilà, rare garçon parmi les apprenties ballerines dans son premier rôle artistique… L’ange malicieux, encore très gamin, qui veillait déjà sur Schoubert, était bien inspiré, ce jour là, pour envoyer un pareil élément sur une piste de danse… A cette époque, Jean est déjà très myope … A son premier spectacle, privé de ses lunettes, il perd sa partenaire et en dépit des signes désespérés qu’elle fait pour qu’il la rejoigne, il continue de la chercher à l’aveuglette du mauvais côté de la scène…
Visiblement, la danse n’est pas son truc, et pourtant… Car l’anecdote est trop belle pour s’arrêter là. Schoubert retrouvera, des années plus tard, deux de ses petites partenaires de l’époque. L’une était devenue Mme Bienvenue, secrétaire de l’école de danse de l’Opéra de Paris, l’autre était Claude Bessy la célèbre danseuse-étoile devenue directrice de danse de la prestigieuse institution. Et Schoubert? Il sera pianiste à l‘école de danse de l‘Opéra…
Françoise, ex-danseuse et épouse de André Diot - l’homme aux quatre Molière - s’en souvient encore: « Nous aimions quand c’était lui qui jouait… Il nous donnait l’envie de voler!»
Jean Schoubert avec les petits rats de l'Opéra